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Quels sont tes sentiments sur ce qu'est le grand séminaire ?
Je suis un peu peiné de parler de la
vocation, car je suis toujours en voie de discernement de ladite vocation que
je tente de définir comme étant la motion intérieure par laquelle on se sent
appelé par Dieu. Bien évidemment, tout séminariste dit avoir entendu l'appel de
Dieu d'une façon ou d'une autre selon les histoires conscientes et
inconscientes de chacun. Cependant, est-il possible d'expérimenter la certitude
de cet appel ? À mon humble avis, il n'y a pas de réponse toute faite à cette
question. Car Dieu est le véritable protagoniste, principe et fin de toute
vocation, de ce fait si l'appel vient vraiment de lui, il donne les moyens
nécessaires à l'appelé pour répondre à son appel qui n'est rien d'autre que de
participer à la mission salvifique opérée par Jésus Christ, le Grand prêtre parfait.
Toutefois, il est impérieux de noter que Dieu appelle l'homme dans l'Église et
par l'Église pour qu'il lui rende témoignage dans le monde. Par conséquent la
vocation ne doit pas se cantonner à un déterminisme purement et simplement
divin elle doit aussi embrasser le côté social. D'autant plus que le prêtre est
un ambassadeur de Dieu au milieu de son peuple, le rôle de ce dernier consiste
donc à apporter Dieu aux hommes et de conduire l'humanité à Dieu. Ce rôle est
très louable si le prêtre se fait sel et lumière dans le monde sinon s'il
éteint sa flamme ou s'il perd sa saveur ou pire encore s'il devient du piment
dans sa société, il constitue un véritable canal de déroute. Malheureusement ce
phénomène prend de l'ampleur de nos jours avec les problèmes liés aux troubles
sexuels telle la pédophilie et j'en passe. Compte tenu de cette lourde tâche,
vous convenez avec moi qu'il est important que l'Église prenne à cœur la
mission divine à elle confiée qui est d'aider les jeunes dans le Cadre du
discernement des vocations. C’est dans cette perspective que les Évêques du
Burkina-Niger ont joué leur partition en mettant à la disposition des jeunes en
état de vocation des cadre de discernement, il s'agit d'abord d'une année de
propédeutique ensuite d'un cycle de
philosophie en trois (03) ans enfin d'un cycle de théologie en quatre (04) ans
et un an de stage pastoral. Pour ce qui me concerne actuellement je donnerai
mon point de vue sur la question
suivante : après avoir passé un an en propédeutique et étant presqu'à la fin de
la 1ré année du cycle de philosophie, quel sentiment as-tu du grand séminaire?
De prime abord, je dirai qu'il est
compliqué de répondre à une telle question car en première année on ne peut
saisir qu'un tout petit peu de ce qu'est le Grand séminaire. En dépit de cette réalité,
je tenterai de dire quelques mots sur la question en partant de mon histoire personnelle.
D’ores et déjà, je tiens à préciser que ma présence au grand séminaire ne
relève pas d'une contingence, ça n'a pourtant pas été non plus issue d'un
chemin tout tracé. C’est plutôt une histoire qui est née depuis la tendre
enfance et qui continue de se tisser jusqu'à présent. Ce qui n'a pas été du
tout facile c'est que hormis certains obstacles en diocèse auxquels j'ai fait
face pour ma demande d'entrée au grand séminaire je devais convaincre mes
parents de mon désir. Mais comment le leur prouver si moi-même je n'arrive pas
à m'en convaincre ? Je voulais entrer au grand séminaire mais je ne savais
rien de ce qu’il est en réalité. Ainsi, J’étais en train de faire un choix dont
j'ignore la fin, seulement que j'ai confiance en celui qui émet l'appel. C’est
dans cette péripétie que je suis arrivé au grand séminaire. En dehors de
certaines déceptions que je rencontre, j'avoue que le grand séminaire répond à
mes attentes voilà pourquoi j'y suis toujours.je ne cesse de rendre grâce à
Dieu et je dis un grand merci à mon Évêque de m'avoir donné cette opportunité.
En plus du fait que le séminaire forme à la prêtrise je puis dire que c'est
également le véritable biotope pour une bonne formation humaine dont tout
être-humain à besoin. Certes, je ne suis pas encore au terme de mon cheminement
dans l'élan de répondre à l'appel de Dieu mais je peux dire que je ne regrette
pas d'avoir mis le pied au grand séminaire et si je devais refaire mon choix je
choisirai toujours la vie du séminaire en vue de la prêtrise. Ce qui me plait
plus au séminaire, c’est la vie spirituelle et je crois bien que c'est l'un des
fruits de mon expérience faite dans le groupe du renouveau charismatique.
Quelle est donc l'influence dudit groupe dans ma vie au grand séminaire ?
La place du
renouveau charismatique dans mon cheminement vocationnel.
Soit dit en passant, je porte le nom de
ILBOUDO Albert, originaire de Kombissiri (Doulougou) mais je suis de la
paroisse de LEO relevant par conséquent donc du diocèse de Koudougou. J’ai fait
tout mon cursus scolaire, primaire et secondaire à LEO. Ainsi, je suis au
nombre de ceux qui ont fait le lycée et qui se retrouvent au grand séminaire
pour la formation presbytérale. Comment est-ce que ce désir est né et quels
sont les protagonistes qui l'ont poussé à grandir ?
Tout d'abord je tiens à préciser que
j'ai fait le teste d'entrée au petit séminaire en 2009 mais je n'étais pas
admis. Mais à vrai dire, je ne me suis pas préparé pour ce concours car je
n'en avais aucune idée. Et, après les résultats j'ai commencé à cheminer dans
le groupe de vocation dans la paroisse de LEO. Je cheminais tout doucement et
au fur et à mesure que je grandissais mon désir d'être prêtre se purifiait car
mon choix devenait de plus en plus sérieux c'est ainsi que je me suis engagé
dans le groupe charismatique nommé "Ephata" de la paroisse en 2013 et
03 ans après je fus élu pour faire partie des membres du noyau qui constituent
les responsables du groupe à la suite de l'Aumônier. Cette expérience m'a
énormément édifié et fortifié dans mon cheminement et je puis dire que sans le renouveau
charismatique ce n'est pas sûr que je serai actuellement au grand séminaire. En
fait les parents se sont opposés à mon choix en classe de terminale pendant que
je rédigeais ma demande d'entrée au grand séminaire et il fallait donc que je
fasse preuve de responsabilité pour être à mesure d'endosser les exigences de
mon choix. Rt ce qui m'a plus aidé c'est mon engagement dans les activités
paroissiales et partant de là dans le renouveau. C’est ainsi que j'ai demandé
aux membres de me porter en prière et par la grâce de Dieu les choses se sont
passées aussi selon mes souhaits et me voici donc au grand séminaire. Vraiment Dieu écrit droit sur des lignes courbées
et ses voies sont insondables. Voilà la raison qui fait que je
soutiens le Pape Paul VI en disant que le renouveau charismatique est vraiment
une chance pour l'Église. Nonobstant cette réalité, j'ose dire que si l'on ne
prend garde, le même renouveau causera la chute de l'Église du Christ. Mais
qu'à cela ne tienne les Évêques du Burkina sont à pieds d’œuvre pour
l'établissement de l'ordre dans ledit groupe existant partout, en témoignent
l'instauration du règlement intérieur commun à tous les groupes et
l'accompagnement suivi des aumôniers. Pour ce qui me concerne j'ai découvert
beaucoup de bonnes choses dans le groupe charismatique à LEO et je ne peux que
rendre grâce à Dieu. Tout cela me permet une meilleure insertion dans la
formation spirituelle du grand séminaire car j'y ai pris goût à la lecture et à
la méditation de la parole divine ainsi qu'à l'adoration du très Saint
sacrement, d’autant plus que dans le noyau je suis chargé de la louange et de
l'adoration.
Réalisé
par Brice Titiama SANON, première année, blogger