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samedi 22 juin 2019

AVIS SUR LA FORMATION SACERDOTALE



Blogger : Quels sont tes sentiments sur ce qu'est le grand séminaire ?
         Je suis un peu peiné de parler de la vocation, car je suis toujours en voie de discernement de ladite vocation que je tente de définir comme étant la motion intérieure par laquelle on se sent appelé par Dieu. Bien évidemment, tout séminariste dit avoir entendu l'appel de Dieu d'une façon ou d'une autre selon les histoires conscientes et inconscientes de chacun. Cependant, est-il possible d'expérimenter la certitude de cet appel ? À mon humble avis, il n'y a pas de réponse toute faite à cette question. Car Dieu est le véritable protagoniste, principe et fin de toute vocation, de ce fait si l'appel vient vraiment de lui, il donne les moyens nécessaires à l'appelé pour répondre à son appel qui n'est rien d'autre que de participer à la mission salvifique opérée par Jésus Christ, le Grand prêtre parfait. Toutefois, il est impérieux de noter que Dieu appelle l'homme dans l'Église et par l'Église pour qu'il lui rende témoignage dans le monde. Par conséquent la vocation ne doit pas se cantonner à un déterminisme purement et simplement divin elle doit aussi embrasser le côté social. D'autant plus que le prêtre est un ambassadeur de Dieu au milieu de son peuple, le rôle de ce dernier consiste donc à apporter Dieu aux hommes et de conduire l'humanité à Dieu. Ce rôle est très louable si le prêtre se fait sel et lumière dans le monde sinon s'il éteint sa flamme ou s'il perd sa saveur ou pire encore s'il devient du piment dans sa société, il constitue un véritable canal de déroute. Malheureusement ce phénomène prend de l'ampleur de nos jours avec les problèmes liés aux troubles sexuels telle la pédophilie et j'en passe. Compte tenu de cette lourde tâche, vous convenez avec moi qu'il est important que l'Église prenne à cœur la mission divine à elle confiée qui est d'aider les jeunes dans le Cadre du discernement des vocations. C’est dans cette perspective que les Évêques du Burkina-Niger ont joué leur partition en mettant à la disposition des jeunes en état de vocation des cadre de discernement, il s'agit d'abord d'une année de propédeutique ensuite d'un  cycle de philosophie en trois (03) ans enfin d'un cycle de théologie en quatre (04) ans et un an de stage pastoral. Pour ce qui me concerne actuellement je donnerai mon point de vue sur la  question suivante : après avoir passé un an en propédeutique et étant presqu'à la fin de la 1ré année du cycle de philosophie, quel sentiment as-tu du grand séminaire?
         De prime abord, je dirai qu'il est compliqué de répondre à une telle question car en première année on ne peut saisir qu'un tout petit peu de ce qu'est le Grand séminaire. En dépit de cette réalité, je tenterai de dire quelques mots sur la question en partant de mon histoire personnelle. D’ores et déjà, je tiens à préciser que ma présence au grand séminaire ne relève pas d'une contingence, ça n'a pourtant pas été non plus issue d'un chemin tout tracé. C’est plutôt une histoire qui est née depuis la tendre enfance et qui continue de se tisser jusqu'à présent. Ce qui n'a pas été du tout facile c'est que hormis certains obstacles en diocèse auxquels j'ai fait face pour ma demande d'entrée au grand séminaire je devais convaincre mes parents de mon désir. Mais comment le leur prouver si moi-même je n'arrive pas à m'en convaincre ? Je voulais entrer au grand séminaire mais je ne savais rien de ce qu’il est en réalité. Ainsi, J’étais en train de faire un choix dont j'ignore la fin, seulement que j'ai confiance en celui qui émet l'appel. C’est dans cette péripétie que je suis arrivé au grand séminaire. En dehors de certaines déceptions que je rencontre, j'avoue que le grand séminaire répond à mes attentes voilà pourquoi j'y suis toujours.je ne cesse de rendre grâce à Dieu et je dis un grand merci à mon Évêque de m'avoir donné cette opportunité. En plus du fait que le séminaire forme à la prêtrise je puis dire que c'est également le véritable biotope pour une bonne formation humaine dont tout être-humain à besoin. Certes, je ne suis pas encore au terme de mon cheminement dans l'élan de répondre à l'appel de Dieu mais je peux dire que je ne regrette pas d'avoir mis le pied au grand séminaire et si je devais refaire mon choix je choisirai toujours la vie du séminaire en vue de la prêtrise. Ce qui me plait plus au séminaire, c’est la vie spirituelle et je crois bien que c'est l'un des fruits de mon expérience faite dans le groupe du renouveau charismatique. Quelle est donc l'influence dudit groupe dans ma vie au grand séminaire ?
La place du renouveau charismatique dans mon cheminement vocationnel.
       Soit dit en passant, je porte le nom de ILBOUDO Albert, originaire de Kombissiri (Doulougou) mais je suis de la paroisse de LEO relevant par conséquent donc du diocèse de Koudougou. J’ai fait tout mon cursus scolaire, primaire et secondaire à LEO. Ainsi, je suis au nombre de ceux qui ont fait le lycée et qui se retrouvent au grand séminaire pour la formation presbytérale. Comment est-ce que ce désir est né et quels sont les protagonistes qui l'ont poussé à grandir ?
       Tout d'abord je tiens à préciser que j'ai fait le teste d'entrée au petit séminaire en 2009 mais je n'étais pas admis. Mais à vrai dire, je ne me suis pas préparé pour ce concours car je n'en avais aucune idée. Et, après les résultats j'ai commencé à cheminer dans le groupe de vocation dans la paroisse de LEO. Je cheminais tout doucement et au fur et à mesure que je grandissais mon désir d'être prêtre se purifiait car mon choix devenait de plus en plus sérieux c'est ainsi que je me suis engagé dans le groupe charismatique nommé "Ephata" de la paroisse en 2013 et 03 ans après je fus élu pour faire partie des membres du noyau qui constituent les responsables du groupe à la suite de l'Aumônier. Cette expérience m'a énormément édifié et fortifié dans mon cheminement et je puis dire que sans le renouveau charismatique ce n'est pas sûr que je serai actuellement au grand séminaire. En fait les parents se sont opposés à mon choix en classe de terminale pendant que je rédigeais ma demande d'entrée au grand séminaire et il fallait donc que je fasse preuve de responsabilité pour être à mesure d'endosser les exigences de mon choix. Rt ce qui m'a plus aidé c'est mon engagement dans les activités paroissiales et partant de là dans le renouveau. C’est ainsi que j'ai demandé aux membres de me porter en prière et par la grâce de Dieu les choses se sont passées aussi selon mes souhaits et me voici donc au grand séminaire. Vraiment Dieu écrit droit sur des lignes courbées et ses voies sont insondables. Voilà la raison qui fait que je soutiens le Pape Paul VI en disant que le renouveau charismatique est vraiment une chance pour l'Église. Nonobstant cette réalité, j'ose dire que si l'on ne prend garde, le même renouveau causera la chute de l'Église du Christ. Mais qu'à cela ne tienne les Évêques du Burkina sont à pieds d’œuvre pour l'établissement de l'ordre dans ledit groupe existant partout, en témoignent l'instauration du règlement intérieur commun à tous les groupes et l'accompagnement suivi des aumôniers. Pour ce qui me concerne j'ai découvert beaucoup de bonnes choses dans le groupe charismatique à LEO et je ne peux que rendre grâce à Dieu. Tout cela me permet une meilleure insertion dans la formation spirituelle du grand séminaire car j'y ai pris goût à la lecture et à la méditation de la parole divine ainsi qu'à l'adoration du très Saint sacrement, d’autant plus que dans le noyau je suis chargé de la louange et de l'adoration.

Réalisé par Brice Titiama SANON, première année, blogger


jeudi 18 avril 2019

PRESENTATION DE LA FORMATION AU SACERDOCE

                        
          Le jeune désireux de se consacrer à Dieu dans le sacerdoce ministériel suit une formation qui se déroule en trois principales étapes. Ce sont la propédeutique, le philosophat et le théologat. Avant de vous exposer distinctement ces trois étapes, nous parlerons d’abord des étapes intermédiaires.
          Il y’a deux étapes ou précisément deux situations. Il s’agit du petit séminaire et la situation de ceux qui sont passés par le lycée. Le petit séminaire est une pépinière de vocation. Il forme des candidats au sacerdoce à partir de la classe de sixième jusqu’en terminale. Le Burkina en compte neuf. Les petits séminaristes sont soumis aux cours selon le programme national. Aux matières de ce programme s’ajoutent d’autres matières spécifiques telles le solfège, la religion, le latin, … En plus de ce volet intellectuel, ils sont formés humainement et spirituellement. Le spirituel concerne les prières de tous les jours :la messe, le chapelet, les méditations, etc. Quant au volet humain, il se manifeste par l’éducation particulière à la discipline, à la rigueur, la politesse, …, par le sport et les travaux manuels avec l’apprentissage de certains métiers (menuiserie, couture, jardinage …). Le pan principal sur lequel l’accent est plus mis est l’accompagnement spirituel. Chaque séminariste est confié à un prêtre accompagnateur. Ce dernier en effet est chargé de l’aider dans son discernement. Au bout de la formation tout séminariste devrait adresser une lettre de demande d’admission au grand séminaire à l’évêque de son diocèse. Les formateurs donnent leurs avis sur chaque séminariste. Le dernier mot revient à l’évêque. C’est à la suite d’une réponse favorable que le petit séminariste peut, après l’obtention du baccalauréat, intégrer le grand séminaire.
          La seconde situation est le cas de ceux qui sont dans les lycées. En leur faveur existe un groupe dénommé « groupe de vocation ». On en trouve dans toute les paroisses. Ces jeunes sentant l’appel de Dieu, mènent un certain nombre d’activités en vue du discernement de cet appel. Ils ont un aumônier avec qui ils organisent des prières, des récollections, des rencontres, … Là aussi, l’insistance est faite sur l’accompagnement spirituel. Le jeune appartenant à ce groupe de vocation doit se choisir un prêtre pour se faire connaître et se faire aider dans le discernement de sa vocation. En classe de terminale il est invité à adresser une lettre de demande à son évêque. Cette fois-ci, ce sont les avis de son accompagnateur et/ou son aumônier qui accompagnent sa demande. Suite à une réponse positive de l’évêque à sa demande, le jeune en question peut commencer la formation au sacerdoce au grand séminaire.
          Nous avons tantôt parlé de grand séminaire. Il se subdivise en trois suivant les trois principales étapes de la formation sacerdotale. Ainsi figure en premier lieu l’étape propédeutique. La maison est sise dans l’archidiocèse de Koupéla. Elle est sous le nom de séminaire propédeutique saint Irénée de Toésê. Cette étape s’étend sur une année académique. C’est un temps de discernement, d’écoute du Seigneur à travers sa parole et de prière intense. Les jeunes appelés y reçoivent des cours qui tournent autour de la religion chrétienne : Bible, crédo, liturgie, Mystère chrétien, Histoire du salut, Initiation à la prière, … La particularité de cette étape est la spiritualité. L’année en effet s’ouvre par la retraite de purification et s’achève avec la retraite d’élection. Chaque vendredi de l’année est consacré uniquement à la prière. Les propédeutes doivent faire un silence méditatif du jeudi soir jusqu’au samedi matin. Ces vendredis sont dits « vendredi de désert ». Au cours de cette année, les séminaristes reçoivent la bible de Jérusalem qu’ils doivent lire intégralement. En fin d’année chacun adresse une lettre de demande à son évêque. Les formateurs y joignent les appréciations pour chaque séminariste. Ceux qui reçoivent des réponses favorables à leur demande poursuivent pour la deuxième étape.
          Le grand séminaire saint Pierre saint Paul est situé à kossoghin dans l’archidiocèse de Ouagadougou. C’est ce grand séminaire qui accueille les propédeutes pour la formation philosophique. Elle se déroule en trois ans. Ce séminaire héberge en son sein le département de philosophie de l’université saint Thomas d’Aquin (USTA). Les séminaristes reçoivent les cours spécifiquement philosophiques jusqu’à la licence. Pendant ce temps la formation spirituelle et humaine continue dans le but de faire du séminariste un homme complet. C’est au bout de la troisième année qu’ont lieu les rites de l’admissio et de la prise de soutane. C’est le premier pas officiel du séminariste. Ces rites font de lui un candidat officiel au sacerdoce. Comme cela a lieu dans les autres étapes, le séminariste adresse à son évêque une lettre pour manifester son désir de poursuivre ou non sa formation.
          La philosophie fait place à la théologie. Il y’a deux grands séminaires de théologie au Burkina Faso : le grand séminaire saint Pierre claver de Koumi sis à Bobo Dioulasso et le grand séminaire saint Jean baptiste de Wayalghin qui se trouve à Ouagadougou. Pour cela les nouveaux « admis » et « soutanés » sont repartis en deux groupes. Chaque groupe est envoyé dans un des grands séminaires sus cités. La formation théologique dure quatre ans intercalés par une année de stage. A la fin de chaque année le grand séminariste fait un nouvel engagement. Pour la première année, il s’agit du lectorat. Il devient lecteur officiel de la parole de Dieu pendant les célébrations eucharistiques. La deuxième année quant à elle fait du séminariste un acolyte. Il peut assister le prêtre pendant la messe, exposer le saint sacrement, prendre la place du catéchiste pour la prière dominicale… Puis il va en stage pastoral dans son diocèse. De retour au séminaire le séminariste reçoit à la fin de la quatrième année l’ordination diaconale, premier degré du sacerdoce. Il devient diacre, habilité à célébrer certains sacrements : baptême, mariage… La quatrième année est la dernière au bout de laquelle le diacre est remis à son évêque pour l’ordination sacerdotale. La formation théologique est sanctionnée à la fin par le BAC théologique.
          Ainsi sont formés les candidats aux sacerdoce ministériel. Les étapes, bien que divergentes conservent une continuité. Le volet spirituel et humain, l’accompagnement spirituel traversent les neuf années de grand séminaire avec une insistance particulière.

                                            EMMANUEL BERE (deuxième année de philosophie)

mercredi 13 mars 2019

HISTOIRE D’UNE VOCATION


Présentation




Je m’appelle DAH SANSAN PATRICK TRESOR du diocèse de Gaoua, paroisse sainte Marie Madeleine de Loropeni, dans la province de Poni. Né de DAH T. Philippe et de DAH W. Hélène, tous de religion traditionnelle. J’ai poussé le premier cri d’existence dans la région d’Abengourou à l’Est de la Côte d’Ivoire précisément dans un village appelé Adamakro, à une quinzaine de kilomètre du Ghana. C’est ce même village qui m’a vu naitre de l’eau et de l’esprit en 2008. Je suis le puîné de trois (03) enfants et l’aîné de trois (03) enfants. Autrement dit, je suis le quatrième (4ème) d’une famille de sept (07) enfants dont cinq (05) filles et deux (02) garçons. Mon cursus scolaire m’a amené à faire l’école primaire (2002-2008), le secondaire (2008-2011 à Nouna, 2012-2015 à Bobo), une année pré-propédeutique à la paroisse cathédrale de Gaoua (2015-2016), le séminaire propédeutique de Toésê (2016-2017) puis le grand séminaire saint Pierre saint Paul de Kossoghin, depuis septembre 2017 où je fais la deuxième année de philosophie.

CONVERSION

L’histoire de ma vocation chrétienne remonte à ma prime enfance. C’est une vraie histoire de la providence de DIEU surtout lorsque je pense à mes origines modestes et du milieu dans lequel j’ai été éduqué, milieu où l’animisme était profondément ancré. « DIEU se trouve par les bas chemins ». Comme je l’ai souligné plus haut, je suis issu d’une famille de religion traditionnelle. Mais la chance pour moi est que mes parents laissèrent libre cours à chaque enfant de choisir sa religion. C’est ainsi que mon grand frère, l’aîné de la famille épousa très tôt la religion (protestante) de ses bailleurs lorsqu’il fut envoyé dans un village pour y fréquenter. De son retour au village pendant les vacances, il m’adressa une parole assez sévère lors d’une causerie : « tous ceux qui ne partent pas à l’église, lorsqu’ils meurent ils vont tous dans un feu qui ne s’éteint pas ». Cette déclaration m’affecta profondément et j’eus beaucoup peur. Mais comment échapper à cette damnation ? Ce fut ainsi le déclic de ma foi chrétienne. En effet je commençai mes premières expériences chrétiennes dans une église pentecôtiste.  Mais je fus tout de suite déçu car à chaque fois que je partais à l’église et lorsque le moment de la prière arrivait on faisait sortir tous les enfants sous prétexte qu’ils bavardent. Cette situation m’angoissa ; ce qui me fit quitter cette église, cependant mon désir d’être chrétien demeura inassouvi. De ce fait, un jour je demandai à mon père de savoir quelle pourrait être l’église où les enfants sont bien reçus. Il me répondit qu’il ne sait pas, mais il me conseilla de suivre les voisins pour aller à l’église catholique la semaine à venir, peut être j’aurais une satisfaction à ma situation. Le dimanche arrivé, je fis comme il me l’a conseillé. Cette fois-ci je pus suivre la prière du début jusqu’à la fin à l’intérieur de l’église. C’est à partir de ce jour que je devins membre de cette église.

VOCATION EN VUE DU SACERDOCE

Parlant de l’histoire de ma vocation, je dirais qu’elle est née progressivement de l’admiration que j’ai eue des beaux chants des diacres lors de leur service diaconal dans la paroisse et aussi des beaux gestes des enfants de chœur sur l’autel. Mais pour moi, la condition pour devenir prêtre est d’abord le service des enfants de chœur puis, quand on grandit on change de statut. Pour cela je m’inscrivis pour être enfant de chœur. Mais malheureusement leurs règlements ne me permirent pas d’y adhérer. Néanmoins, je fus rassuré que je pouvais devenir prêtre sans passer nécessairement par le service des enfants de chœur. Cependant après le Certificat d’Etude Primaire je devrais partir au petit séminaire. Après l’obtention du dit certificat, la situation changea : je devais quitter la Côte D’Ivoire pour rejoindre le grand frère au Burkina Faso affecté à Nouna dans la Kossi. Arrivé à Nouna, les conditions ne furent pas favorables pour parler de la vocation en vue du sacerdoce puisqu’il n’était pas d’avis avec ma foi catholique. Pour ce faire, je tus momentanément mon affaire de prêtrise et je poursuivis calmement mon école. En 2012, nous fûmes affectés à Bobo pendant que je faisais la classe de 3ème. C’est à partir de ce moment que je revins sur ma vocation en m’inscrivant dans le groupe vocationnel. Lors de ces rencontres vocationnelles, je fis connaissance des pères blancs (missionnaires d’Afrique). Ainsi ai-je été durant deux (02) ans (2nde 1ère) aspirant dans cette congrégation. Mais à ma Terminale je perdis mon père. Ce drame suscita en moi beaucoup de questions existentielles : Qui va s’occuper de ma mère ? Qui va s’occuper de mes sœurs ? Qui va s’occuper de la plantation restée en Côte d’Ivoire… ? Autant de questions que je me posais. De plus, un jour lors d’une visite d’un père blanc en famille, celui-ci fit comprendre à ma mère qu’après mon BAC je ferai trois ans d’étude à Ouagadougou ; après ces trois années il serait très probable que je sois envoyé dans un pays étranger pour la suite de la formation. Et si de là-bas je perdais la vie, ma dépouille ne viendrait pas au bercail. Cette nouvelle fut indigeste pour ma mère puisqu’elle venait de perdre son mari il n’y a que quatre mois ; et de surcroît elle ne savait pas trop ce que signifiait la vie religieuse. Pour elle, lorsque je partirais dans cette contrée lointaine je ne lui reviendrais plus. L’émotion fut très grande ce jour-là ! Malgré tout, je persistai dans mon choix de vie religieuse. Après le BAC je m’approchai de mon accompagnateur spirituel pour recevoir des conseils en vue de donner une suite à mon désir. A l’issu de la rencontre que j’eus avec lui, je compris qu’on ne devient pas religieux ou prêtre uniquement pour le monde mais aussi pour sa famille. Ainsi, après un temps de réflexion, je décidai de m’orienter chez les clercs diocésains notamment dans le diocèse de Gaoua dont je suis originaire.
A la fin de cette petite histoire de ma foi chrétienne et de ma vocation, je rends grâce à DIEU de m’avoir permis de « trouver dans ma vie sa présence ». Je comprends en fin de compte qu’aucune créature n’est en dehors de la bonté de DIEU. DEU nous crée pour que nous soyons et que nous demeurions en lui : « Tu nous a fait pour Toi SEIGNEUR et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure pas en Toi ». Saint Augustin, Confessions, I, 1 ,1.
« JESUS Tu es le Grand Roi qui a choisi d’habiter le village d’un pauvre devenu ton ami. Ce pauvre c’est moi, et quelle odieuse exagération si je ne me soucie pas de ta présence, pour te rendre souvent visite » ! In Le journal du Père Alexandre TOE, pp 11.

mercredi 16 janvier 2019


REFLEXION SUR LA VOCATION

Thème : La vocation au sacerdoce


L’existence humaine a besoin d’un sens pour être digne et méritée d’être vécue. Chaque homme et chaque société s’efforcent de le trouver. Cette recherche aboutit à une multitude de sens qui justifient la vie. Les multiples croyances, les différentes religions et les diverses théories de l’existence constituent des réponses à la question cruciale du sens de la vie. Le présent thème de notre travail se révèle comme donnant signification à la vie dans la religion chrétienne : « la vocation au sacerdoce ». Pour la religion chrétienne, Dieu est la source et le sens de la vie humaine et toute vie retourne à Lui. Pour le chrétien, répondre à telle ou à telle vocation est une manière sensée déjà de vivre son existence terrestre en attente de la vie éternelle, vie en Dieu. Nous nous intéresserons ici surtout à la vocation sacerdotale et le sacerdoce, résultat de cette vocation spécifique. Une tentative d’étude notionnelle nous permettra de déboucher sur la relation entre la vocation au sacerdoce et le prêtre qui est, plus ou moins en fonction des périodes, celui qui mûrit ladite vocation.

I-Elucidation conceptuelle
A- La vocation
Le mot « vocation » dérive étymologiquement du latin « vocatio », lui-même provenant de « vocare » qui signifie « appeler ». Revêtant initialement un sens essentiellement religieux, ce terme va au fil du temps s’étendre à d’autres acceptions que nommerons ici le sens profane. On pourrait donc parler de sens spécifique qui coïncide avec le sens religieux ou biblique et de sens plus large qui est le sens profane. Mais qu’entendons-nous par sens spécifique et par sens plus large ?
La vocation dans sa signification religieuse s’enracine dans la Bible d’où le sens biblique. Comme son nom l’indique, la vocation est un appel qui est strictement lié à l’écoute. C’est ainsi qu’elle fait intervenir deux protagonistes coopérant. Nous voulons signifier par-là Dieu, source de l’appel et l’homme, à qui l’appel est adressé. La vocation est un appel divin adressé à tout homme, le croyant en l’occurrence. Ce dernier est appelé à vivre une expérience spirituelle au bout de laquelle il peut ou non se conformer à cet appel qui est fondamentalement liberté et non contrainte ni imposition. Dans l’Eglise Catholique on note une multitude de vocations. On peut citer entre autres, la vocation au mariage, au sacerdoce, à la vie religieuse…, qui en réalité reviennent toutes à une seule et même vocation : la vocation à la Sainteté. 
La vocation dans son sens profane est le fruit d’une évolution conceptuelle survenue avec le temps. Le concept a ici pris un sens plus large ; c’est dans ce sens nous avons les expressions telles vocations professionnelle et fonctionnelle. La première est cette inclination pour telle ou telle activité professionnelle. L’homme peut avoir dès la tendre enfance un sentiment favorable pour telle ou telle profession. Cette aspiration, parfois, influence et détermine toute sa vie. On peut dans ce cas parler d’une vocation à caractère professionnel. L’exercice de ladite profession et les services annexes rendus seront le chemin par lequel l’individu s’épanouie dans la société. Certaines professions dans certains domaines comme la santé, l’éducation, etc., demandent et exigent même, pour être bien rendues, de l’amour, voire de la passion. La vocation fonctionnelle quant à elle est surtout appliquée aux choses. La vocation est, dans ce contexte, « ce qui de nature est destiné à ». C’est dans ce sens que pour le dictionnaire Larousse la vocation est une « destination privilégiée ou naturelle, du fait de sa nature, de ses caractéristiques ». On pourrait parler par exemple de région à vocation touristique. La conception plus large du mot vocation est dépouillée de tout ce qui est sacré, divin, religieux qu’elle soit professionnelle ou fonctionnelle. La personne ou la chose concernée est la source et la destination de la vocation.

B- Le sacerdoce
La notion de sacerdoce, étymologiquement vient du latin « sacerdotum » qui dérive de la racine « sacer » qui signifie sacré. Le sacerdoce peut être considéré comme le but d’une vocation particulière. Dans cette logique il revêt lui aussi deux sens à savoir le sens religieux et le sens profane.
Le sens religieux ou chrétien est le premier et on y décèle deux types : le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel. Le Concile Vatican II, dans Lumen Gentium 10, parle de « sacerdoce commun des fidèles et du sacerdoce ministériel ». Le premier est celui que nous confère notre Baptême, qui fait de nous un peuple de prêtres, de prophètes et de rois. Il est ainsi exercé par tout baptisé qui, par ce fait, prend sa place dans l’Eglise, le corps du Christ. Le second est exercé spécifiquement par les prêtres. Il se déploie dans les trois tâches respectives : la sanctification, l’enseignement et le gouvernement. L’exercice de ce sacerdoce confère au prêtre une certaine dignité. Cependant les deux ne sont point contraires mais, au-delà de cette différence, ils trouvent leur fondement unique en Christ, unique Prêtre et éternel.
La signification profane (pro fanum : devant ou hors du temple) fait du sacerdoce une activité essentiellement professionnelle. Il s’agit des activités dans la société dont l’exercice demande la vocation professionnelle évoquée plus haut. Pour le dictionnaire Larousse, le sacerdoce dans cette optique serait une « fonction qui représente un caractère quasi religieux en raison du dévouement qu’elle exige ». Ce type de fonction enjoint à qui veut l’exercer un sacrifice, un don total, un dévouement conséquent capables de rendre compte de la déontologie de ladite profession. On peut en guise d’illustration citer la fonction de médecin, d’éducateur.
La vocation et le sacerdoce avaient une signification spécifique purement religieuse qui, au fil des âges en ont pris d’autres que nous avons nommés dans le cadre de notre travail, le sens profane. Cette analyse conceptuelle nous mène à notre thème « la vocation au sacerdoce ». Il est évident et logique que la vocation au sacerdoce aboutit à la prêtrise. On pourrait alors se demander ce qu’est la spécificité de la vocation et du sacerdoce du prêtre. Quel est le statut du prêtre dans l’Ancien Testament, dans le Nouveau Testament et dans l’Eglise aujourd’hui ?

II-La vocation au sacerdoce et le prêtre
Tout au long de la Bible nous rencontrons de nombreuses figures sacerdotales comme Abraham, Melkisédeq, Moïse, Aaron, le roi en Israël, Jésus et ses disciples, ... Ces figures selon leur époque, par leur lien à la vocation sacerdotale, diffèrent les unes des autres au cours de l’histoire du salut. Cependant elles sont toutes unies à Jésus le Grand Prêtre par excellence.
A- Le sacerdoce dans l’Ancien Testament
                       De l’Ancien Testament on pourrait parler du sacerdoce ancien, annonçant celui du Christ, Prêtre éternel. Trois types de sacerdoce peuvent être relevés. D’abord celui qui remonte au temps des Patriarches. Il a un caractère familial, héréditaire et ainsi de Abraham à Isaac, de père à fils, le service de prêtre est transmis. Cette forme de sacerdoce au temps de Moïse laissa la place au sacerdoce lévitique. Ce dernier concerne toute la tribu de Lévi spécialisée pour le service de l’autel et du sanctuaire. Dans l’exercice de cette tâche le prêtre doit se garder de toute impureté et c’est ainsi qu’il jouera pleinement son rôle de médiateur entre Yahvé et le peuple. A la suite de ce type de sacerdoce vient celui exercé par les rois en Israël. Dans ce sens tout roi est en même temps prêtre et exerce des fonctions sacerdotales. Il était considéré comme le représentant de Yahvé, celui qui a reçu l’onction d’huile pour le service du peuple de Dieu. Nous remarquons une caractéristique commune à ces types de sacerdoce à savoir la quasi absence de vocation individuelle préalable. Ils étaient simplement une dignité transmise d’une personne à une autre de la même famille ou de la même tribu. A la limite, nous pourrions parler de vocation communautaire. Parmi toutes ces figures, celle de Melkisédeq préfigure plus le Christ comme le Prêtre éternel, Saint et Fils de Dieu que révèle abondamment le Nouveau Testament.
B- Le sacerdoce dans le Nouveau Testament
       
                       Avec le Nouveau Testament nous assistons à l’avènement d’une nouveauté dans le sacerdoce qui lui donne toute sa dignité et tout son sens. C’est dans ce sens qu’on pourrait parler de sacerdoce nouveau. Nous y distinguons deux types qui, d’ailleurs sont intimement liés : il y a la figure sacerdotale du Christ développée surtout dans la lettre aux Hébreux ; à côté de ce type, vient ensuite le sacerdoce vécu par les douze Apôtres ; il est présenté surtout dans les Evangiles. Le sacerdoce de Jésus est comparé dans la lettre aux Hébreux à celui de Melkisédeq. La figure de ce dernier parait étrange dans la Bible. En effet il apparait comme prêtre dans la Genèse sans aucune filiation sacerdotale. Il est pourtant un personnage important dans le Judaïsme, dans l’ancien sacerdoce. Certains exégètes en considérant l’indépendance du sacerdoce de Melkisédeq y voient en même temps son éternité. Et en préfiguration de ce même sacerdoce nouveau, éternel et royal, le Ps 110, 4 dit ceci : « tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédeq ». En Jésus s’accomplit le sacerdoce idéal, lui le Prêtre, l’Autel et la Victime. C’est ce sacerdoce qu’il a transmis à ses Apôtres de toute éternité. On pourrait affirmer que c’est spécialement avec ces derniers qu’apparait le caractère fondamental de la vocation au sacerdoce nouveau du Christ. Les Evangiles tout en relatant différemment l’appel des douze Apôtres nous enseignent un élément très important : la vocation sacerdotale. Elle est la condition sine qua non pour un sacerdoce fructueux à la manière du Christ. Pour illustrer cet appel nous vous renvoyons à l’Evangile de Mathieu (Mt4, 18-22), qui relate l’appel des quatre premiers disciples. Ils montrent de même le caractère triple de la vocation : l’appel, l’écoute et la liberté dans la réponse. Et nous pourrions dire que les apôtres dans l’exercice de leur sacerdoce, se sont contentés essentiellement d’imiter Jésus, leur Maître. Ce sacerdoce reçu de Jésus est le même aujourd’hui dans l’Eglise même s’il a connu quelques réadaptations au fil des siècles.
C- Le sacerdoce dans l’Eglise aujourd’hui
       
                       Le Christ a fait don de la grâce du sacerdoce à son Eglise. On distingue aujourd’hui le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun. Tous deux qui « ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre (…), participent de l’unique sacerdoce du Christ » (LG10). Le sacerdoce commun est partagé par tout baptisé. Le livre de l’Apocalypse le révèle clairement : « Tu as fait d’eux pour notre Dieu une royauté régnant sur la terre » (Ap 5, 10). Le déploiement de ce sacerdoce est signifié par LG10 « les fidèles, eux de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâce, le témoignage d’une vie sainte, leur renoncement et leur charité effective ». C’est en vivant cela que tout baptisé répond à la vocation sacerdotale commune de l’Eglise. Qu’en est-il du sacerdoce ministériel ? Il est celui qu’exercent les prêtres couramment appelés « abbés » ou « pères ». Il a un lien intrinsèque avec la vocation sacerdotale qui, à ce niveau intègre davantage le triple aspect de toute vocation : l’appel divin, l’écoute et la liberté dans la réponse. Il faut souligner en outre que l’appel sacerdotale ne s’effectue plus comme ce qui est relaté dans la Bible où Dieu parlait en live à ses serviteurs. L’appel se découvre et se vit désormais dans une expérience spirituelle et personnelle. A ce propos les pères conciliaires pour nous arracher de toute illusion affirment dans Presbyterorum Ordinis n°10 que la vocation ne viendra pas « aux oreilles du futur prêtre d’une manière extraordinaire. Il s’agit plutôt de la découvrir, de la discerner à travers les signes qui, chaque jour, font connaitre la volonté de Dieu aux chrétiens qui savent écouter (…) ». Aussi les prières des fidèles fécondent-elles les vocations. Jésus lui-même ne nous invite-t-il pas à la prière pour de nombreuses et saintes vocations lorsqu’il disait : « la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » ? (Mt 9, 37-38). Le temps de cheminent dans les maisons de formation a pour but d’aider les appelés à mieux saisir la volonté divine afin de décider librement pour le sacerdoce ministériel aussi appelé sacrement de l’Ordre. Ce dernier s’exerce par l’accomplissement des trois fonctions essentielles : l’enseignement, la sanctification et le gouvernement, lesquelles sont accompagnées de la charité sacerdotale. Ces fonctions épiscopales sont aussi conférées aux prêtres, les collaborateurs immédiats des évêques. On distingue trois différents degrés de sacerdoce à savoir le diaconat, le presbytérat et l’épiscopat qui en est la plénitude. Les prêtres, même s’ils ne professent pas explicitement à la manière des religieux et religieuses lors de leurs professions les vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, doivent non seulement les enseigner mais aussi s’efforcer de les vivre et ainsi être des exemples pour les communautés chrétiennes. Il est enfin important de considérer la figure et la place importantes de la Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus le Grand Prêtre dans le sacerdoce ministériel. Elle est la Reine des vocations par la qualité de son oui à Dieu et en particulier Reine du sacerdoce en tant que modèle de perfection corrélative à l’Ordre.

                       Pour finir notre propos, nous reprendrons les paroles du Pape François lors de la journée mondiale de prière pour les vocations le 11 mai 2014 : « Une vocation est un fruit qui mûrit dans un champ bien cultivé d’amour mutuel qui devient service mutuel, dans le contexte d’une vie ecclésiastique authentique. Nulle vocation ne naît d’elle-même ni ne vit par elle-même. Une vocation émane du cœur de Dieu et s’épanouit dans le terreau fertile des fidèles, dans l’expérience de l’amour fraternel. Jésus n’a-t-il pas dit : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13 :35) ? Disposons donc notre cœur à être une « bonne terre » pour écouter, accueillir et vivre la Parole et porter ainsi du fruit. Plus nous saurons nous unir à Jésus par la prière, la Sainte Écriture, l’Eucharistie, les Sacrements célébrés et vécus dans l’Église, par la fraternité vécue, plus grandira en nous la joie de collaborer avec Dieu au service du Royaume de miséricorde et de vérité, de justice et de paix. Et la récolte sera abondante, proportionnée à la grâce qu’avec docilité nous aurons su accueillir en nous. »


    Bibliographie :

  •  Documents du Concile Vatican II ;
  •   Dictionnaire Larousse ;
  •   Bible de Jérusalem.
  •   Manuel de vocation ;
  •   Des prêtres, pour quelle mission ?

 OUEDRAOGO Jacques, 2ème année de Philosophie