Le jeune
désireux de se consacrer à Dieu dans le sacerdoce ministériel suit une
formation qui se déroule en trois principales étapes. Ce sont la propédeutique,
le philosophat et le théologat. Avant de vous exposer distinctement ces trois
étapes, nous parlerons d’abord des étapes intermédiaires.
Il y’a
deux étapes ou précisément deux situations. Il s’agit du petit séminaire et la
situation de ceux qui sont passés par le lycée. Le petit séminaire est une pépinière
de vocation. Il forme des candidats au sacerdoce à partir de la classe de
sixième jusqu’en terminale. Le Burkina en compte neuf. Les petits séminaristes
sont soumis aux cours selon le programme national. Aux matières de ce programme
s’ajoutent d’autres matières spécifiques telles le solfège, la religion, le latin,
… En plus de ce volet intellectuel, ils sont formés humainement et
spirituellement. Le spirituel concerne les prières de tous les jours :la
messe, le chapelet, les méditations, etc. Quant au volet humain, il se
manifeste par l’éducation particulière à la discipline, à la rigueur, la politesse,
…, par le sport et les travaux manuels avec l’apprentissage de certains métiers
(menuiserie, couture, jardinage …). Le pan principal sur lequel l’accent
est plus mis est l’accompagnement spirituel. Chaque séminariste est confié à un
prêtre accompagnateur. Ce dernier en effet est chargé de l’aider dans son
discernement. Au bout de la formation tout séminariste devrait adresser une
lettre de demande d’admission au grand séminaire à l’évêque de son diocèse. Les
formateurs donnent leurs avis sur chaque séminariste. Le dernier mot revient à
l’évêque. C’est à la suite d’une réponse favorable que le petit séminariste
peut, après l’obtention du baccalauréat, intégrer le grand séminaire.
La seconde
situation est le cas de ceux qui sont dans les lycées. En leur faveur existe un
groupe dénommé « groupe de vocation ». On en trouve dans toute les
paroisses. Ces jeunes sentant l’appel de Dieu, mènent un certain nombre
d’activités en vue du discernement de cet appel. Ils ont un aumônier avec qui ils
organisent des prières, des récollections, des rencontres, … Là aussi, l’insistance
est faite sur l’accompagnement spirituel. Le jeune appartenant à ce groupe de
vocation doit se choisir un prêtre pour se faire connaître et se faire aider
dans le discernement de sa vocation. En classe de terminale il est invité à
adresser une lettre de demande à son évêque. Cette fois-ci, ce sont les avis de
son accompagnateur et/ou son aumônier qui accompagnent sa demande. Suite à une réponse
positive de l’évêque à sa demande, le jeune en question peut commencer la
formation au sacerdoce au grand séminaire.
Nous avons
tantôt parlé de grand séminaire. Il se subdivise en trois suivant les trois
principales étapes de la formation sacerdotale. Ainsi figure en premier lieu l’étape
propédeutique. La maison est sise dans l’archidiocèse de Koupéla. Elle est sous
le nom de séminaire propédeutique saint
Irénée de Toésê. Cette étape s’étend sur une année académique. C’est un
temps de discernement, d’écoute du Seigneur à travers sa parole et de prière
intense. Les jeunes appelés y reçoivent des cours qui tournent autour de la
religion chrétienne : Bible, crédo, liturgie, Mystère chrétien,
Histoire du salut, Initiation à la prière, … La particularité de cette étape
est la spiritualité. L’année en effet s’ouvre par la retraite de purification
et s’achève avec la retraite d’élection. Chaque vendredi de l’année est
consacré uniquement à la prière. Les propédeutes doivent faire un silence
méditatif du jeudi soir jusqu’au samedi matin. Ces vendredis sont dits
« vendredi de désert ». Au cours de cette année, les séminaristes reçoivent
la bible de Jérusalem qu’ils doivent lire intégralement. En fin d’année chacun
adresse une lettre de demande à son évêque. Les formateurs y joignent les
appréciations pour chaque séminariste. Ceux qui reçoivent des réponses favorables
à leur demande poursuivent pour la deuxième étape.
Le grand
séminaire saint Pierre saint Paul est situé à kossoghin dans l’archidiocèse de
Ouagadougou. C’est ce grand séminaire qui accueille les propédeutes pour la
formation philosophique. Elle se déroule en trois ans. Ce séminaire héberge en
son sein le département de philosophie de l’université saint Thomas d’Aquin
(USTA). Les séminaristes reçoivent les cours spécifiquement philosophiques
jusqu’à la licence. Pendant ce temps la formation spirituelle et humaine
continue dans le but de faire du séminariste un homme complet. C’est au bout de
la troisième année qu’ont lieu les rites de l’admissio et de la prise de soutane.
C’est le premier pas officiel du séminariste. Ces rites font de lui un candidat
officiel au sacerdoce. Comme cela a lieu dans les autres étapes, le séminariste
adresse à son évêque une lettre pour manifester son désir de poursuivre ou non
sa formation.
La
philosophie fait place à la théologie. Il y’a deux grands séminaires de théologie
au Burkina Faso : le grand séminaire saint Pierre claver de Koumi sis à
Bobo Dioulasso et le grand séminaire saint Jean baptiste de Wayalghin qui se
trouve à Ouagadougou. Pour cela les nouveaux « admis » et « soutanés »
sont repartis en deux groupes. Chaque groupe est envoyé dans un des grands
séminaires sus cités. La formation théologique dure quatre ans intercalés par
une année de stage. A la fin de chaque année le grand séminariste fait un
nouvel engagement. Pour la première année, il s’agit du lectorat. Il devient
lecteur officiel de la parole de Dieu pendant les célébrations eucharistiques.
La deuxième année quant à elle fait du séminariste un acolyte. Il peut assister
le prêtre pendant la messe, exposer le saint sacrement, prendre la place du
catéchiste pour la prière dominicale… Puis il va en stage pastoral dans son
diocèse. De retour au séminaire le séminariste reçoit à la fin de la quatrième
année l’ordination diaconale, premier degré du sacerdoce. Il devient diacre,
habilité à célébrer certains sacrements : baptême, mariage… La quatrième
année est la dernière au bout de laquelle le diacre est remis à son évêque pour
l’ordination sacerdotale. La formation théologique est sanctionnée à la fin par
le BAC théologique.
Ainsi sont
formés les candidats aux sacerdoce ministériel. Les étapes, bien que
divergentes conservent une continuité. Le volet spirituel et humain,
l’accompagnement spirituel traversent les neuf années de grand séminaire avec
une insistance particulière.
EMMANUEL
BERE (deuxième année de philosophie)
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