Présentation
Je
m’appelle DAH SANSAN PATRICK TRESOR du diocèse de Gaoua, paroisse sainte Marie
Madeleine de Loropeni, dans la province de Poni. Né de DAH T. Philippe et de
DAH W. Hélène, tous de religion traditionnelle. J’ai poussé le premier cri d’existence
dans la région d’Abengourou à l’Est de la Côte d’Ivoire précisément dans un
village appelé Adamakro, à une quinzaine de kilomètre du Ghana. C’est ce même
village qui m’a vu naitre de l’eau et de l’esprit en 2008. Je suis le puîné de
trois (03) enfants et l’aîné de trois (03) enfants. Autrement dit, je suis le quatrième
(4ème) d’une famille de sept (07) enfants dont cinq (05) filles et
deux (02) garçons. Mon cursus scolaire m’a amené à faire l’école primaire (2002-2008),
le secondaire (2008-2011 à Nouna, 2012-2015 à Bobo), une année pré-propédeutique
à la paroisse cathédrale de Gaoua (2015-2016), le séminaire propédeutique de Toésê
(2016-2017) puis le grand séminaire saint Pierre saint Paul de Kossoghin,
depuis septembre 2017 où je fais la deuxième année de philosophie.
CONVERSION
L’histoire
de ma vocation chrétienne remonte à ma prime enfance. C’est une vraie histoire
de la providence de DIEU surtout lorsque je pense à mes origines modestes et du
milieu dans lequel j’ai été éduqué, milieu où l’animisme était profondément
ancré. « DIEU se trouve par les bas
chemins ». Comme je l’ai souligné plus haut, je suis issu d’une famille de religion
traditionnelle. Mais la chance pour moi est que mes parents laissèrent libre
cours à chaque enfant de choisir sa religion. C’est ainsi que mon grand frère,
l’aîné de la famille épousa très tôt la religion (protestante) de ses bailleurs
lorsqu’il fut envoyé dans un village pour y fréquenter. De son retour au
village pendant les vacances, il m’adressa une parole assez sévère lors d’une
causerie : « tous ceux qui ne
partent pas à l’église, lorsqu’ils
meurent ils vont tous dans un feu qui ne s’éteint pas ». Cette déclaration
m’affecta profondément et j’eus beaucoup peur. Mais comment échapper à cette
damnation ? Ce fut ainsi le déclic de ma foi chrétienne. En effet je
commençai mes premières expériences chrétiennes dans une église
pentecôtiste. Mais je fus tout de suite
déçu car à chaque fois que je partais à l’église et lorsque le moment de la
prière arrivait on faisait sortir tous les enfants sous prétexte qu’ils
bavardent. Cette situation m’angoissa ; ce qui me fit quitter cette
église, cependant mon désir d’être chrétien demeura inassouvi. De ce fait, un
jour je demandai à mon père de savoir quelle pourrait être l’église où les
enfants sont bien reçus. Il me répondit qu’il ne sait pas, mais il me conseilla
de suivre les voisins pour aller à l’église catholique la semaine à venir, peut
être j’aurais une satisfaction à ma situation. Le dimanche arrivé, je fis comme
il me l’a conseillé. Cette fois-ci je pus suivre la prière du début jusqu’à la
fin à l’intérieur de l’église. C’est à partir de ce jour que je devins membre
de cette église.
VOCATION EN VUE DU
SACERDOCE
Parlant
de l’histoire de ma vocation, je dirais qu’elle est née progressivement de
l’admiration que j’ai eue des beaux chants des diacres lors de leur service
diaconal dans la paroisse et aussi des beaux gestes des enfants de chœur sur
l’autel. Mais pour moi, la condition pour devenir prêtre est d’abord le service
des enfants de chœur puis, quand on grandit on change de statut. Pour cela je
m’inscrivis pour être enfant de chœur. Mais malheureusement leurs règlements ne
me permirent pas d’y adhérer. Néanmoins, je fus rassuré que je pouvais devenir prêtre
sans passer nécessairement par le service des enfants de chœur. Cependant après
le Certificat d’Etude Primaire je devrais partir au petit séminaire. Après l’obtention
du dit certificat, la situation changea : je devais quitter la Côte
D’Ivoire pour rejoindre le grand frère au Burkina Faso affecté à Nouna dans la
Kossi. Arrivé à Nouna, les conditions ne furent pas favorables pour parler de
la vocation en vue du sacerdoce puisqu’il n’était pas d’avis avec ma foi catholique.
Pour ce faire, je tus momentanément mon affaire de prêtrise et je poursuivis
calmement mon école. En 2012, nous fûmes affectés à Bobo pendant que je faisais
la classe de 3ème. C’est à partir de ce moment que je revins sur ma
vocation en m’inscrivant dans le groupe vocationnel. Lors de ces rencontres
vocationnelles, je fis connaissance des pères blancs (missionnaires d’Afrique).
Ainsi ai-je été durant deux (02) ans (2nde 1ère) aspirant
dans cette congrégation. Mais à ma Terminale je perdis mon père. Ce drame
suscita en moi beaucoup de questions existentielles : Qui va s’occuper de
ma mère ? Qui va s’occuper de mes sœurs ? Qui va s’occuper de la
plantation restée en Côte d’Ivoire… ? Autant de questions que je me
posais. De plus, un jour lors d’une visite d’un père blanc en famille, celui-ci
fit comprendre à ma mère qu’après mon BAC je ferai trois ans d’étude à
Ouagadougou ; après ces trois années il serait très probable que je sois
envoyé dans un pays étranger pour la suite de la formation. Et si de là-bas je
perdais la vie, ma dépouille ne viendrait pas au bercail. Cette nouvelle fut
indigeste pour ma mère puisqu’elle venait de perdre son mari il n’y a que
quatre mois ; et de surcroît elle ne savait pas trop ce que signifiait la
vie religieuse. Pour elle, lorsque je partirais dans cette contrée lointaine je
ne lui reviendrais plus. L’émotion fut très grande ce jour-là !
Malgré tout, je persistai dans mon choix de vie religieuse. Après le BAC je
m’approchai de mon accompagnateur spirituel pour recevoir des conseils en vue
de donner une suite à mon désir. A l’issu de la rencontre que j’eus avec lui,
je compris qu’on ne devient pas religieux ou prêtre uniquement pour le monde
mais aussi pour sa famille. Ainsi, après un temps de réflexion, je décidai de
m’orienter chez les clercs diocésains notamment dans le diocèse de Gaoua dont
je suis originaire.
A
la fin de cette petite histoire de ma foi chrétienne et de ma vocation, je
rends grâce à DIEU de m’avoir permis de «
trouver dans ma vie sa présence ». Je comprends en fin de compte qu’aucune
créature n’est en dehors de la bonté de DIEU. DEU nous crée pour que nous
soyons et que nous demeurions en lui : « Tu nous a fait pour Toi
SEIGNEUR et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure pas en Toi ». Saint
Augustin, Confessions, I, 1 ,1.
« JESUS
Tu es le Grand Roi qui a choisi d’habiter le village d’un pauvre devenu ton
ami. Ce pauvre c’est moi, et quelle odieuse exagération si je ne me soucie pas
de ta présence, pour te rendre souvent visite » ! In Le journal du Père Alexandre TOE, pp 11.